L’Africain est-il génétiquement un corrompu ?
Un chauffeur de car rapide qui donne un billet de 1 000 F emballé dans son permis de conduire, à un policier : ce scénario est banal au pays dit de la Teranga. Oui au Sénégal ce film ne choque personne. Transparency International, dans son rapport 2018, cite le gouvernement, l’Assemblée nationale et les religieux comme étant des entités très corrompues.
Sans pour autant refléter la vérité vraie pour parler comme l’autre, ce rapport a tout de même le mérite de montrer qu’au Sénégal la corruption est endémique et gangrène presque tous les secteurs de la vie économique, sociale, politique, religieuse et on en passe. Ce que tout le monde sait d’ailleurs pour le vivre quotidiennement et à tous les niveaux. Mais ce n’est pas seulement au Sénégal. La corruption est un mal très profond chez bon nombre de pays Africains.
On serait amené à se poser la question suivante : l’Africain est-il génétiquement un corrompu ? Sinon comment en est-on arrivé là ?
Africain génétiquement corruptible ?
La corruption est une cause fondamentale de notre sous-développement, mais en faisant une rétrospective, on se rend compte que c’est un phénomène récent. En effet l’Afrique de manière générale n’était pas corruptible est Ibn Batuta le confirme dans ses écrits : « les actes d’injustice sont rares chez eux, de tous les peuples, c’est lui qui est le moins porté à en commettre, et le sultan (roi nègre) ne pardonne à quiconque s’en rendre coupable. De toute l’étendue du pays, il règne une sécurité parfaite ; on peut y demeurer ou voyager sans craindre le vol ou le rapine. Ils ne confisquaient pas les biens des hommes blancs qui meurent dans leur pays, quand même la valeur en serait immense, ils n’y touchent pas ». Avec ce témoignage la réponse est claire l’africain de façon générale n’est pas génétiquement un corrompu.
Comment en est-on arrivé là ?
Il faut d’emblée comprendre que la colonisation a totalement désorganisée le système social Africain. La corruption a réellement pris de l’ampleur avec l’arrivée des colons, qui n’ont pas manqué « d’acheter » la collaboration de certains rois. Puis durant deux siècles, le peuple Africain a subi une domination culturelle avec notamment le rôle important qu’a joué l’école coloniale. De quoi lui faire perdre la relation qu’il entretenait avec sa tradition et toutes les valeurs qui la composaient.
Et au lendemain des indépendances, les premiers dirigeants n’ont pas mis les moyens en œuvres pour réconcilier l’africain avec sa culture. Bien au contraire, ils ont contribué à perpétuer un système dans lequel ils tiraient largement profit. La plupart des autorités en place utilisèrent la corruption comme moyen pour rester au pouvoir.
Et de nos jours malheureusement ce mal s’est propagé jusqu’au sein de notre société : dans les entreprises, les écoles, les quartiers, etc. Aujourd’hui la méritocratie ne prime plus devant l’argent qui est devenu le seul facteur déterminant.
Dès lors, nous remarquons que la corruption fût quasi inexistante dans l’Afrique précoloniale. Cependant l’africain, en manque de repère, s’est noyé dans un système qui lui a été imposé. La corruption est donc devenue une pratique courante dans nos différents pays et le Sénégal en est une parfaite illustration.
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