Le CFA une monnaie de servitude

Depuis 2017 les rues africaines sont de plus en plus déterminées à chasser ce qu’elles appellent la servitude volontaire (CFA) à travers des manifestations. La France ne s’est jamais sentie aussi menacée de perdre sa main mise dans la gestion des affaires des pays francophones. Elle craint d’avantage une dégringolade de sa place de cinquième puissance économique mondiale.

Manœuvre des chefs d’État 

Dans la procédure, les chefs d’Etat agissent de manière solitaire et mettent à l’écart les populations qui sont les principales concernées et qui subiront les conséquences de quelconque changement. Les populations sont laissées en rade sous prétexte que la monnaie est une question d’économie, par conséquent technique et seuls les experts devraient être en mesure d’en discuter. Cependant la monnaie est avant tout un aspect politique, mais également anthropologique et sociologique. D’ailleurs même le nom (ECO) pose problème, il n’a aucun lien avec les populations de la zone. 

Changements avec l’ÉCO 

Il est vrai que l’ECO n’est pas la finalité recherchée par les activistes ces dernières années. Cependant, elle apporte des réformes majeures sur le plan politique.

En effet l’ÉCO va régler des problèmes d’ordres souverainistes avec l’élimination des représentants da la France dans le conseil d’administration de la BCEAO. Puis la fermeture des comptes d’opération auprès du trésor public français. Les États de la zone ne devront donc plus verser 50% de leurs réserves de change au trésor français. Ces réformes importantes faisaient parties des revendications de la jeunesse anti CFA.

Éco = CFA 

Cependant ces changements aussi considérables qu’ils soient, ne règlent que des problèmes politiques et non économiques. En effet la parité de l’ECO à l’euro restera fixe (1 Euro = 655 ÉCO) ce qui n’est pas favorable aux pays de la zone car l’ECO étant trop fort par rapport aux économies faibles de ces derniers. De plus la libre convertibilité et transférabilité ne disparaîtront pas. Les multinationales étrangères pourront continuer à piller l’Afrique et rapatrier leurs profits sans aucun contrôle.  Enfin le dernier point n’est pas le moins important, la France continuera de garantir la monnaie comme si les pays africains étaient incapables de gérer leur propre monnaie. La France aura ainsi toujours une main mise dans la gestion de la politique monétaire des différents pays. En gros l’Eco réglera des problèmes politiques mais il n’aura aucun impact économique sur nos états. 

En définitive, en 2020 de grands changements s’opèreront dans l’espace UEMOA avec la création de la monnaie ECO en vue de remplacer le FCFA.

On note certes d’importantes réformes sur le plan politique mais n’ayant aucune incidence économique. Quel est l’intérêt d’un tel changement s’il ne permet pas d’améliorer le niveau de vie des populations ? Peut-être calmer une jeunesse hostile à l’impérialisme ! 

Quoi qu’il en soit, les activistes  voient en l’ECO un Mackyage du FCFA visant à masquer l’impérialisme économique de la France sur ses anciennes colonies.