Repositionnement de la France en Afrique : Les panafricanistes sénégalais haussent le ton

Un panel anti-Françafrique s’est tenu à Dakar, mercredi 30 avril, au Centre Culturel Blaise Senghor, sur le thème : « Françafrique 2.0 : Le rôle des mouvements panafricains face au repositionnement de la France en Afrique ». Cette rencontre a rassemblé plusieurs organisations panafricanistes pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme un double jeu de la France sur le continent.  

Les trois intervenants Cheikh Seck, Ndeye Nogaye Babel Sow et Souleymane Jules Diallo ont souligné le rôle crucial des mouvements panafricains dans la lutte contre l’influence française, jugée néfaste.  

Maître Cheikh Seck, juriste publiciste, a évoqué un « paradigme colonial et de résistance », affirmant que les panafricanistes incarnent ce second volet. Pour lui, ces mouvements servent de rempart contre l’héritage colonial.  

Souleymane Jules Diallo a, quant à lui, dénoncé une Françafrique qui a modernisé ses méthodes sans changer son objectif : le contrôle des matières premières et la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest. Il a averti que la chute de l’AES (Alliance des États du Sahel) entraînerait celle de toute la région, ouvrant la voie à un contrôle impérialiste renforcé de l’Occident.  

Ndeye Nogaye Babel Sow, fondatrice du blog Babel Idéologie, a pointé du doigt le soft power français, marqué par un discours de « partenariat équilibré » masquant des déséquilibres économiques. Elle a appelé les mouvements panafricains à se réinventer, en diversifiant leurs stratégies au-delà de la simple contestation.  

D’autres interventions, comme celle d’Adama Fall, militant panafricaniste, ont comparé la situation à une nouvelle guerre froide, accusant la France de manipuler l’opinion africaine via des réseaux sociaux et des divisions artificielles.  

La manifestation s’est conclue par une marche pacifique en soutien au Capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, et pour dénoncer le repositionnement de la France en Afrique.